Un siècle de
découvertes mathématiques |
Axiomatique, théorie du raisonnement
1895 | Cantor | Montre que lensemble de tous les ensembles ne peut exister (par une contradiction dans le calcul de son cardinal). |
1897 | Burali-Forti | Par un paradoxe, montre quon ne peut définir en toute liberté des ensembles densembles. |
1899 | Hilbert | Axiomatique complète de la géométrie
plane et spatiale, sans référence à la notion « commune » de points et
droites. Montre que les axiomes de la géométrie euclidienne sont exempts de contradiction. |
1902 | Russell | Crise des fondements de la mathématique :
une approche naïve des ensembles infinis et de la notion de définition fait apparaître
des contradictions ; on est obligé de prévoir plusieurs niveaux de langage mathématique
(un pour parler des maths, un pour parler de celui qui parle des maths etc.), et de
refuser le nom densemble à des collections trop vastes. Crée avec Whitehead un système logique (théorie des types) pour obvier à ces contradictions. |
1903 | Hilbert | Montre que les axiomes de certaines géométries non euclidiennes (Lobatchevskyi)sont exempts de contradictions. |
1905 | Richard | Par un paradoxe, fait apparaître que toutes les méthodes de classement des objets mathématiques ne sont pas nécessairement bonnes. |
1908 | Zermelo puis von Neumann, Bernays ... |
Axiomatique de la théorie des ensembles. |
1910 | Zermelo | Enonce laxiome du choix : étant donné une infinité densembles, il existe un moyen systématique de sélectionner un élément dans chacun deux ; cet axiome semble raisonnable et est admis par la majorité des mathématiciens, mais peut conduire à des paradoxes. |
1913 | Brouwer ... | Intuitionnisme : refuse laxiomatique de la théorie des ensembles, linduction infinie, le tiers-exclu. But : faire des mathématiques plus proches de lintuition commune. |
1920 | Lukasiewicz - Skolem ... | Théorie des modèles : méthodes pour fabriquer une structure répondant à des axiomes donnés. |
1924 | Tarski | Prouve que laxiome du choix est équivalent à la proposi-tion : « pour tout a infini, a² = a ». |
v.1928 | Lukasiewicz | Principes de la logique floue : admet des énoncés vrais, faux et partiellement vrais ; très utilisée aujourdhui en informatique et en robotique (Zadeh 1965). |
1929 | Gödel | Métathéorème de la complétude : le système logique mis au point par Russell (v. 1902) peut prouver toute formule vraie de la logique classique. |
1931 | Gödel | Théorèmes dincomplétude : une théorie suffisamment forte pour faire de la théorie des nombres (nombres premiers etc.) ne peut prouver elle-même quelle est correcte. Il faut donc différents niveaux de pensée. Gentzen (1936) prouve que la démonstration est possible « de lextérieur ». |
1934 | Skolem | Arithmétique non standard, cohérente avec les axiomes de Peano ; permet de faire de larithmétique avec des entiers infinis. |
1934 | Zassenhaus | Le « théorème des 4 ensembles », première démonstration utilisant des diagrammes de Venn. |
1935 | Dieudonné - Chevalley - Weyl ... |
Création du groupe Nicolas Bourbaki, qui tente de faire de la mathématique un tout cohérent par lusage systématique de la méthode axiomatique. |
1938 | Gödel | Lhypothèse du continu (il ny a pas de nombre entre À 0 et C) est cohérente avec les autres axiomes de la théorie des ensembles ; laxiome du choix (voir 1910) aussi. |
1961 | Robinson - Luxemburg | Analyse non standard : variante de lanalyse admettant lexistence de nombres infiniment petits. Permet parfois des démonstrations plus aisées que lanalyse standard (avec limites et e). |
1963 | Cohen | La négation de lhypothèse du continu (il y a des nombres entre À 0 et C ) est cohérente avec la théorie des ensembles ; voir aussi 1938 ; on ne pourra donc jamais démontrer si lhypothèse du continu est vraie ou fausse. |
1967 | Bishop | Prouve que la théorie des ensembles « à la Cantor » est correcte en en construisant un modèle. |
1901 | Wilson - Gibbs | Axiomatique des vecteurs ; analyse vectorielle (étude de fonctions dont les variables et les valeurs sont des vecteurs). |
1905 | Wedderburn | Théorème : dans un corps dont le nombre
déléments est fini, la multiplication est commutative. La démonstration fait
appel à des sujets aussi variés que : vectoriels, classes latérales, combinatoire,
divisibilité, polynômes à inconnues dans C, plan de Gauss. (un corps est un ensemble muni dune addition qui en fait un groupe commutatif, ainsi que dune multiplication qui en fait un groupe, et qui distribue laddition ; si la multiplication est aussi commutative, on parle de champ ; le théorème se réénonce donc : tout corps fini est un champ) |
1908 | Hensel | Théorie des corps p-adiques ; des ensembles de nombres munis dune distance aux propriétés inattendues. |
1910 | Steinitz | Axiomatique de lalgèbre ; son cadre naturel est la théorie des corps (v. 1905 pour la définition). |
1914 | Fréchet | Axiomatique des espaces abstraits, cadre de la topologie, et des espaces métriques, càd. avec une loi de distance. |
1920 | Weyl | Axiomatique des espaces affins (géométrie avec parallélisme mais sans mesures). |
1934 | Löwig | Toutes les bases dun vectoriel ont le même cardinal. |
1939 | groupe Bourbaki | Définit la mathématique comme létude des ensembles munis dune structure. En profite pour éditer une oeuvre (encore incomplète!) étudiant systématiquement les structures. |
1941 | Albert | Théorie des opérations non associatives. |
1941 | Gelfand | Théorie des algèbres normées, ou vectoriels munis dune opération de multiplication interne et dune distance. Utilisée en mécanique quantique. |
1942 | Eilenberg - McLane | Théorie des catégories : donne une place centrale aux notions de loi de composition et de morphisme. |
1990 | Mori | Progrès importants dans la classification topologique des surfaces de dimension 3. |
1898 | Weber | Première axiomatique des groupes. |
1902 | Huntington | Axiomes « classiques » des groupes. |
1906 | Burnside | Conjecture que tout groupe simple (càd. nayant pas de sous-groupe invariant) non cyclique est de cardinal pair. Les groupes simples jouent pour les groupes le même rôle que les nombres premiers. |
1938 | Frucht | Tout groupe fini est isomorphe au groupe formé des automorphismes dun certain graphe (isomorphismes du graphe avec lui-même), avec la loi usuelle de composition. |
1947 | Markov - Post | Il nexiste pas dalgorithme permettant de déterminer de manière systématique si deux produits des générateurs dun groupe représentent le même élément du groupe. |
1957 | Chevalley - Steinberg Suzuki - Ri | Théorie des groupes simples ; construction utilisant les ressources de la topologie, de lalgèbre des champs finis, du calcul vectoriel, de la théorie des isomorphismes. |
1959 | Navikov | Construit un groupe infini dont tous les éléments sont dordre fini. |
1963 | Feit - Thompson | Démontrent la conjecture de Burnside (voir 1906). |
1972 | Gorenstein | Etablit un programme pour la classification des groupes simples. Ce programme sera achevé en 1980 (voir cette date) par Aschbacher, Gorenstein, Fischer etc. |
1980 | Griess - Fischer | Construisent un groupe simple de cardinal énorme, le « monstre », groupe de rotations dun espace vectoriel de dimension 19683. Ceci achève la classification des groupes simples. |
1983 | Thurston | Utilise les groupes disométries conservant des figures de papiers peints pour faire avancer la classification des surfaces de dimension 3. |
1902 | Boy | Découvre une surface pour laquelle le nombre de Poincaré est 1. Elle se recoupe. |
1910 | Tietze | Le nombre chromatique de la surface de
Möbius est 6. (le nombre chromatique est le nombre de couleurs nécessaires pour colorier une carte sur la surface en question; la surface de Möbius est un ruban dont on a collé les extrémités après lavoir tordu à 180°). |
1912 | Brouwer | Théorème du point fixe : si lon prend une feuille de papier déposée à plat, si on la froisse et si on dépose la boule sur lancien emplacement de la feuille, un des points de la feuille au moins se trouvera à la verticale de son ancien emplacement. Ce théorème implique quil est impossible de « coiffer » une sphère couverte de cheveux sans créer de pli ou dépi ... et quà tout moment, il existe un point de la terre où il ny a pas de vent. |
1920 | Redemeister | Notion disomorphisme de noeuds ; début des tentatives de classification. |
1926 | Alexander - Briggs | Décomposition des noeuds en « noeuds premiers ». La « multiplication » est ici le fait de faire deux noeuds lun après lautre. |
1928 | Alexander | Attribue à chaque noeud un polynôme, la multiplication des noeuds étant isomorphe à celle des polynômes. Ceci permet une classification des noeuds, mais assez grossière ; elle sera améliorée par Jones en 1984. |
1930 ? | Hopf | Montre que limpossibilité de
« coiffer » une sphère (v. 1912) est liée au fait que son nombre de Poincaré est 2. |
1933 | Leray - Schauder | Equivalent du théorème du point fixe dans un vectoriel de dimension infinie ; aide à trouver les solutions de certaines équations différentielles. |
1968 | Ringel - Youngs | Lien entre le nombre chromatique dune surface (voir 1910) et son nombre de Poincaré : à 3 exceptions près (sphère, plan, surface de Klein), le nombre chromatique est la plus grande solution de léquation x² - 7x + 6l = 0 (arrondie à lentier inférieur), où l est le nombre de Poincaré (conjecture énoncée par Heawood en 1890). |
1976 | Haken - Appel | Toute carte sur un plan ou une sphère peut être coloriée avec 4 couleurs seulement (dém. par ordinateur). |
1903 | Cole | Le nombre 267 - 1 nest pas premier (on croyait auparavant que, si x est premier, 2x - 1 lest aussi). |
1909 | Carmichael | Il y a une infinité de nombres
pseudo-premiers absolus. On sait que si a est premier, alors ax- a est un multiple de n, et ce pour tout n. Un nombre pseudo-premier absolu est un nombre qui satisfait cette condition, sans toutefois être premier. Le plus petit est 561. |
1923 | Mordell | Léquation a2 = x3 + k na quun nombre fini de solutions entières (couples a -x) si k est un nombre fixé > 0. |
1929 | Gelfond | est transcendant (voir 1930). |
1930 | Champernowne | Le nombre 0,12345678910111213... est transcendant (nest pas la solution dune équation à coefficients entiers). |
1932 | Ingham | Si x est assez grand, il existe un nombre premier entre x3 et (x+1)3 . |
1934 | Gelfond - Schneider | Si a est un nombre rationnel positif autre que 0 et 1, et si b est transcendant (voir 1930), alors ab est transcendant. |
1937 | Vinogradov | Tout nombre pair assez grand est la somme de 2 premiers ; tout nombre impair assez grand, de 3. Réponse partielle à la conjecture de Goldbach (1742), qui affirme quils le sont tous. |
1949 | Selberg - Erdös | (démonstration plus simple que celle de Hadamard et de la Vallée-Poussin en 1895, qui utilisait des fonctions sur C). p (x) désigne le nombre de premiers < x. |
1950 | Shapiro | Démonstration « élémentaire » que toute progression arithmétique contient une infinité de nombres premiers (1ère démonstration : Dirichlet en 1837, par lanalyse). |
1952 | Robinson | Première preuve par ordinateur dun résultat mathématique : 2521-1 est premier. |
1957 | Berger | Il existe une infinité de nombres pairs m tels que am-a soit multiple de m (le premier avait été découvert par Lehmer en 1950). |
1959 | Bose - Parker - Shrikande |
A part pour n = 2 et n = 6, il existe un
carré gréco-latin dordre n (avec laide dun ordinateur). Un carré gréco-latin dordre n est un tableau n ´ n, dans chaque case duquel on note deux symboles, lun pris dans une liste de n, lautre pris dans une autre liste de n, de manière quaucune ligne ni colonne ne contienne deux fois le même symbole (en pratique, 2 carrés latins superposés). |
1966 | Baker | Il nexiste quun nombre fini de familles de nombres x,y,m,n tels que xm-yn=1. (conjecture de Catalan : le seul cas est 32-23=1). |
1970 | Matijasevitch - Jones | Expression dun polynôme à 26 variables qui prend pour valeurs tous les nombres premiers, et eux seuls, lorsque les variables parcourent N. |
1977 | Larson | Démontre que « tout nombre premier qui est supérieur de 1 à un multiple de 4, est décomposable dune et une seule manière en somme de 2 carrés », en passant par la résolution dun problème ... déchecs ! |
1980 | Cohen - Lenstra | Test par ordinateur pour vérifier si un nombre est premier (nécessite à lépoque quelques secondes pour un nombre de 100 chiffres). |
1988 | Elkies - Fries | Il existe une infinité de solutions entières de léquation x4+y4+z4=t4. La plus petite est : x = 95800 , y = 217519, z = 414560, t = 422481 (trouvée par ordinateur). |
1990 | frères Chudnovsky | Calcul de 2 milliards de décimales de p . |
1995 | Wiles | Démontre la conjecture de Fermat (1637) : quel que soit n supérieur à 2, il nexiste pas dentiers non nuls x, y, z tels que xn+yn=zn. |
Algorithmique (algorithme : méthode systématique de résolution d'un problème)
1934 | Church | Fait dériver tous les raisonnements que lon peut demander à une machine de quelques opérations élémentaires. Ce qui laisse la voie libre à Turing (1936, 1er) |
1936 | Turing | « Machine de Turing », machine automatique pouvant traiter tous les algorithmes si on lui donne assez de mémoire et de temps. Revient à démontrer que tous les ordinateurs sont isomorphes. |
1936 | Turing | Il existe des problèmes pour lesquels on ne pourra pas trouver dalgorithme (en effet, le cardinal de lensemble des problèmes est supérieur à celui de lensemble des algorithmes). Conséquence : il nexiste aucun algorithme pour tester la véracité des énoncés mathématiques. |
1943 | Turing | Colossus, première machine logique électronique (ordinateur). |
1958 | Algol : premier langage informatique adapté à la résolution de problèmes mathématiques. | |
1960 | Rabin - Hartmanis | Enoncé dun problème admettant des algorithmes, mais aucun algorithme « efficace » (càd. qui reste assez rapide lorsque les données prennent de lampleur) |
1970 | Cook | Classification des problèmes selon le degré de rapidité des algorithmes que lon peut leur appliquer. |
1970 | Merkle - Diffie - Hellman puis Rivest - Shamir - Adelman | Cryptographie à clef révélée, étude de codes avec lesquels on peut coder facilement en disposant dune clef, mais pas décoder, si lon ne dispose pas dune deuxième clef. Utilise des propriétés des nombres premiers. |
1976 | Conway | Jeu de la Vie, modélisant lévolution dune population de microbes dans une boîte. Conway a démontré quil existe un isomorphisme entre les parties de Jeu de la Vie et les énoncés logiques, de telle manière quà une population qui survit éternellement correspond une proposition vraie, et vice versa. |
1985 | Deutsch | Imagine des ordinateurs « quantiques », ne donnant pas toujours la solution à un problème, mais hyper-rapides lorsquils en donnent une. |
1896 | Peano | Courbe continue recouvrant la surface dun carré. |
1900 | von Koch | Courbe de longueur infinie entourant une surface finie : le «flocon de von Koch», une des premières fractales (v.1975). |
1935 | Whitney | Matroïdes, généralisation des espaces vectoriels. Permet de définir des notions telles que : indépendance linéaire, bases, etc., sans utiliser de coordonnées. |
1939 | Sprague | Première décomposition dun carré de taille entière en carrés plus petits, de tailles toutes différentes et entières, sans recouvrements. |
1961 | Richardson | Généralisation de la notion de dimension à des dimensions non entières ; par exemple la côte dun pays ; la dimension devient une mesure de la régularité. |
1965 | Leech | Empilement particulier de sphères (ou ce qui en tient lieu) dans un vectoriel de dimension 24. Chaque sphère en touche 196560 autres. Le groupe des isomorphismes qui conservent lempilement en échangeant les sphères joue un rôle important dans la théorie des groupes simples. Application : permet de créer un code dont les mots ont 24 bits (0 ou 1) et tel que deux mots différents aient au moins 7 bits différents (code correcteur derreurs). |
1966 | Berger | Il ny a pas dalgorithme pour
savoir si un polygone ou autre objet peut recouvrir le plan sans trous ni chevauchements. Lié à lexistence de pavages irréguliers (v. 1984). |
1968 | Scott | Publie 367 démonstrations différentes du théorème de Pythagore. |
1975 | Mandelbrot | Fractales : objets dont la structure est la même à quelque échelle quon les regarde. Une fractale a une dimension (v. 1961) non entière. Les attracteurs étranges (v. Analyse, 1971) en sont un cas particulier. Les fractales fournissent une bonne modélisation des montagnes, de la surface interne des poumons, des côtes et frontières ... |
1977 | Szilassi | Découvre un polyèdre à 21 sommets et 7 faces, tel que deux faces quelconques se touchent. Il na donc pas de diago-nales ; et il faut donc 7 couleurs pour le colorier. Il a la forme dun tore et non dune sphère. |
1978 | Duijvestijn | La plus petite décomposition possible dun carré (v. 1939) est celle dun carré de taille 112 en 21 carrés. |
1984 | Penrose- Shechtman- Kramer - Neri ... | Quasi-cristaux : réseaux ayant les propriétés de régularité à grande échelle des cristaux, mais pas leur arrangement microscopique. |
1988 | Lam - Swiercz - Thiel - McKay |
Il nexiste pas de plan projectif
dordre 10, cest-à-dire de configuration de 111 points, regroupés en 111
droites de 11 points, deux droites se coupant toujours, et deux points étant toujours sur
une droite. La démonstration, longue et informatisée, pose le problème de la validité
des démonstrations invérifiables. NB : il existe des plans projectifs de tous les ordres égaux à une puissance de nombre premier. Si lordre est k, il y a k²+k+1 points, autant de droites, et k+1 point par droite. |
1900 | Borel | Loi forte des grands nombres : si un même événement de nature quantitative (une variable aléatoire) est mesuré plusieurs fois, la moyenne des observations tendra vers la moyenne des valeurs possibles de la variable (par exemple, après un grand nombre de parties de « pile ou face » avec une pièce non truquée, on obtiendra presque exactement 50 % de chaque résultat). |
1925 1930 ... |
Fisher - Neuman - Pearson - Wald |
Théorie des estimateurs : sur base dobservations statistiques partielles, donner une description aussi fiable que possible de valeurs numériques relatives à un grand ensemble déléments (comment réaliser un sondage « représentatif » sur un nombre limité de personnes). |
1933 | Kolmogorov | Axiomatique du calcul des probabilités, considéré comme un cas particulier dintégrale (voir analyse : 1898). |
1938 | Benford | Montre que les nombres utilisés dans les
sciences exactes et humaines ont plus souvent 1 que 9 comme premier chiffre. A « deviné » le théorème en constatant que les premières pages des tables de logarithmes sont plus sales que les dernières ! |
1942 | Metropolis - Ulam | Méthode « de Monte Carlo » pour le calcul dintégrales compliquées : on effectue le calcul sur un nombre fini mais grand de points définis aléatoirement. |
1947 | Dantzig | Algorithme du simplexe, pour la résolution de problèmes doptimisation sous une série de contraintes (comment maximiser la quantité de produits vendue compte tenu de limitations de matières premières, de main-doeuvre, despace pour les machines ...) |
1950 | Blyth - Lehmann - Hodges | Montrent que la moyenne des valeurs observées est la meilleure approximation de la vraie valeur (le meilleur estimateur, voir 1930) lorsquon considère une seule série de données. |
1961 | James - Stein | Montrent que la moyenne des observations nest pas le meilleur estimateur de la vraie valeur lorsquon considère un ensemble de données en parallèle et proches lune de lautre (ici, les performances dune série dathlètes). |
1965 | Chaitin - Kolmogorov | Définissent une suite de nombres aléatoire comme une suite qui ne peut être décrite en résumé. |
1898 1902 |
Borel Lebesgue |
Théorie de la mesure : cadre général pour le théorie des intégrales ; permet des calculs beaucoup plus variés que la théorie « classique ». |
1903 | Hadamard | Synthèse des idées sur léquation de propagation des ondes, une équation différentielle très étudiée. |
1903 | Fredholm | Théorie des équations intégrales , càd. des équations qui font intervenir simultanément comme inconnues une fonction et son intégrale. |
1909 | Riesz - Fréchet | Théorie des espaces de fonctions : espaces vectoriels de dimension infinie munis dun produit scalaire ; but : résoudre des équations intégrales (voir 1903). |
1914 | Polya | Classification des fonctions de R dans R, telles que limage de tout entier positif soit un rationnel. A part les polynômes, toutes ces fonctions croissent très vite (les exponentielles sont celles qui croissent le moins vite). |
1936 | Sobolev | Présente une riche famille despaces de fonctions (v. 1909). |
1945 | Schwartz | Théorie des distributions. Les distributions sont des applications linéaires dun espace de fonctions vers R ou vers C. Utilité en physique quantique. |
1966 | Carleson | Montre la cohérence de la théorie de Fourier (XIXè), qui décompose les fonctions en combinaison linéaire de fonctions sinus et cosinus. |
1971 | Ruelle - Takens | Attracteurs étranges : ensembles de points dun espace vers lesquels les valeurs dune fonction convergent, mais de manière irrégulière. Linformatique permettra de les représenter, avec une certaine esthétique. |
1975 | Feigenbaum | Découvre que la théorie des attracteurs étranges (voir 1971) est régie par un nombre (appelé depuis « de Faigenbaum ») qui pourrait prendre dans lanalyse une importance considérable. Affaire à suivre ... |
1984 | de Branges | Une application du plan de Gauss dans
lui-même, qui peut être représentée par un développement en somme de puissances, ne
peut « étirer » les formes plus que lapplication qui envoie z
sur z / (1-z)2 ; le coefficient de xn dans le développement ne peut être supérieur à n, quel que soit n. |
1895 | Korteweg - de Vries | Equation différentielle décrivant le mouvement des masses deau ; explique les phénomènes de marées intenses, les mascarets (vagues solitaires remontant les fleuves). |
1896 | Lorentz | Détermine le groupe des transformations qui laissent invariantes les équations de lélectromagnétisme et de la propagation de la lumière (équations de Maxwell). |
1905 | Einstein | Relativité restreinte : les transformations de Lorentz (voir 1896) ne conservent pas les masses, longueurs, temps. Conséquence : lespace et le temps cessent dêtre des notions absolues. |
1908 | Minkowski | Espace de dimension 4, muni dune fonction de distance « originale », cadre naturel pour létude de la relativité restreinte et de lélectromagnétisme. |
1916 | Einstein | Relativité générale : ramène la gravité à une propriété géométrique de lespace : les corps déforment lespace autour deux comme un poids sur un drap tendu. |
1918 | Noether | Les lois de la mécanique de Newton peuvent être déduites des propriétés supposées dhomogénéité de lespace. |
1918 | Sundmann | Solution du problème des trois corps (mouvement de trois objets soumis à lattraction gravitationnelle les uns des autres), exacte mais inutilisable : cest un système de 9 équations différentielles. |
1925 | de Broglie - Schrödinger - Dirac |
Mécanique quantique : description du mouvement des particules atomiques ; utilise des applications linéaires entre espaces de dimension infinie. |
1929 | Robertson - Tolman | Déterminent la forme la plus générale que peut prendre la loi de distance dans un univers soumis à la gravité. |
1934 | Leray | Première apparition du chaos (voir 1962) et des attracteurs étranges (voir Analyse, 1971), dans létude de lécoulement tourbillonnaire des fluides. |
1950 | Achèvement de la mécanique hamiltonienne, qui ramène létude des mouvements des corps ponctuels à celle dune application linéaire (appelée « forme de Hamilton ») dans lespace vectoriel dual de celui des droites tangentes à une certaine surface dans un espace vectoriel de dimension élevée. Cest aussi compliqué que ça en a lair! | |
1962 | Kolmogorov - Arnold - Moser | Le mouvement des astres dans le système solaire pourrait être chaotique, càd. que de petites variations dans les données numériques (position et vitesse) peuvent conduire à des modifications importantes dans le mouvement ; il est donc difficile de prévoir lévolution à long terme du système solaire (cest le même phénomène qui rend la météo imprévisible). Confirme la complexité du problème des trois corps (voir 1909). Ce phénomène a reçu le nom d « effet papillon » |
1972 | Thom | En étudiant les mécanismes de différenciation cellulaire, met au point la théorie des catastrophes : classification des situations où un système peut évoluer de deux manières différentes à partir de la même situation initiale. |
1989 | Laskar | Le mouvement des astéroïdes est effectivement chaotique (voir 1962). Par contre, le mouvement de la lune empêche celui de la terre de devenir chaotique, et a donc joué un rôle essentiel dans la pérennité de la Vie. |
1900 | Bachelier | Application de la théorie des promenades aléatoires (modélisation de la marche dun ivrogne) à lévolution des cours en bourse. |
1912 | Zermelo | Montre que tout jeu opposant deux joueurs, sans intervention du hasard, sans possibilité de bluff, avec un nombre fini de coups possibles (ex. : échecs) possède une stratégie permettant à lun des deux joueurs de gagner à coup sûr. Ne dit rien quant à la forme de cette stratégie, ni quant au gagnant. |
1920 | Borel | Théorie mathématique des jeux ; classification des problèmes selon le nombre de joueurs et lintervention possible dévénements aléatoires (jet de dé p.ex.) |
1922 | Charlier | Résout le paradoxe dOlbers (avec tant détoiles, pourquoi le ciel est-il noir ?) en imaginant une structure organisée, fractale, de lunivers (voir Géométrie, 1975). |
1926 | von Neumann | Théorème du minimax : établit lexistence dune stratégie optimale dans tout jeu opposant deux joueurs. Cette stratégie peut être soumise à des choix aléatoires (pile, je fais ceci, face, je fais cela). |
1930 | Kraitchik | Utilisation des matrices pour représenter les résultats possible dun jeu à deux joueurs. |
1931 | Rado - Doublas | Résolution du problème de Plateau : détermination par le calcul de la surface minimale sous-tendue par une courbe fermée dans lespace. Il y a une solution empirique facile, qui consiste à plonger la courbe (matérialisée par du fil de fer) dans de leau savonneuse et à observer la forme de la bulle ainsi créée. |
1935 | Volterra - dAncona | Dynamique des populations : équations donnant lévolution de populations animales. |
1943 | Nash - von Neumann | Applications de la théorie des jeux aux choix de stratégies militaires. |
1944 | von Neumann - Morgenstern | Applications de la théorie des jeux aux décisions micro-économiques. Intervention de jeux coopératifs (une alliance est possible). |
1947 | Golay | Premier code rigoureusement déterminé afin de pouvoir repérer des erreurs de transmission (brouillage) et les corriger. Voir Géométrie, 1965. |
1948 | Shannon | Théorie de linformation : détermination des procédures les plus efficaces pour transmettre un renseignement, et de la quantité dinformation transmissible par un canal donné. |
1954 | Yang - Mills | La théorie des particules élémentaires est régie par des groupes de transformations de particules. |
1956 | Li - Yang | Contrairement à toute attente, la physique nucléaire est asymétrique (distingue la gauche de la droite). |
1961 | Hu | Démontre la validité de lalgorithme du chemin critique. |
1962 | Doob - Meyer | Les fluctuations des cours boursiers suivent une évolution moyenne partiellement prédictible (v. 1900). |
1968 | Dijkstra | Résolution des blocages dans les centraux téléphoniques et les réseaux dordinateurs par lutilisation de procédures aléatoires. |
1973 | Baracs | Topologie structurale : théorie de la flexibilité des carcasses. |
1981 | Rubik | Puzzle à 3 dimensions : un cube étant décomposé en 26 petits cubes aux facettes colorées, reconstituer des faces de couleur uniforme. Lensemble des mouvements possibles forme un groupe de plusieurs milliards de milliards déléments. On connaît un algorithme de résolution qui fait intervenir au maximum 52 mouvements. On sait quil existe un algorithme en 20 mouvements au maximum, mais sa recherche est si difficile quil a été surnommé « algorithme de Dieu ». |
Université Libre de Bruxelles | MATsch - gdemeur @ ulb.ac.be (sans les espaces) |
Mise à jour: Novembre 2000 |